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Quand le stylisme et visagisme capillaire devient langage

Dernière mise à jour : il y a 1 jour

L’art du stylisme et visagisme capillaire

Par Yohann Jouvanceau


On réduit encore trop souvent le stylisme et visagisme capillaire à une série de règles :formes de visage, longueurs idéales, coupes autorisées ou déconseillées.

Une lecture figée, presque scolaire, qui passe à côté de l’essentiel.


Car le visagisme n’est pas un cadre dans lequel on enferme un visage. C’est un langage. Un langage sensible, mouvant, profondément humain.


On parle souvent de visagisme comme d’un ensemble de règles : visage rond, visage carré, coupe idéale, longueur autorisée, frange conseillée ou non. Cette vision réductrice est à l’opposé de ce que représente réellement le visagisme.


Le visagisme n’est pas l’art de faire entrer un visage dans une case. C’est un langage. Un ensemble de valeurs, de techniques et de ressentis qui permettent de révéler ce qui est déjà là.

Le visagisme naît de la rencontre entre plusieurs dimensions :la forme du visage, bien sûr, mais aussi la nature du cheveu, la silhouette, la posture, l’attitude corporelle… et surtout, l’état intérieur de la personne.


Votre coupe ne se résume pas à un visage.


Un visage ne suffit pas à définir une coupe.


Très souvent, les clientes arrivent au salon et me demandent :« Qu’est-ce que vous feriez sur moi ? »

Avant même de me parler de leurs envies. Avant même de me parler d’elles.

Or, le style ne commence jamais par une coupe.


Il commence par une aspiration. Une inspiration. Un besoin intérieur. Une humeur du moment.


Le style que l’on choisit n’est jamais figé. Il correspond à un instant précis de notre vie, à une attitude, à une prise de position.

À qui nous sommes maintenant, pas à qui nous étions hier, ni à qui nous serons demain.


Le style en mouvement 

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Lorsque nous traversons une période forte, assumée, portée par l’envie et la motivation, notre confiance intérieure est élevée. Dans ces moments-là, nous avons naturellement envie d’aller plus loin.

Nous osons des styles, des coupes plus affirmés. Des lignes plus franches, des contrastes plus appuyés. Des coupes plus structurées, parfois plus audacieuses.


Nous acceptons alors de mettre en avant certains traits physiques, y compris ce que l’on appelait autrefois nos « défauts ».Parce qu’ils font partie de notre identité. Parce qu’ils participent à notre singularité, qui en résulte alors notre beauté.


À l’inverse, dans des périodes plus fragiles ; séparation, post- grossesse, transition personnelle ou professionnelle — la confiance peut vaciller.

Et c’est parfaitement naturel.


Dans ces moments-là, nous cherchons instinctivement des zones de confort. Des formes connues, de la douceur, des repères rassurants.

Le visagisme accompagne alors ce besoin :adoucir les traits, révéler notre identité, notre singularité, sécuriser l’image, mettre en lumière et sublimer ce que l’on a de plus beau pour soutenir une estime de soi stable et une confiance naturelle.


Le style capillaire se porte comme un vêtement

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Le parallèle avec le vêtement est évident.

Lorsque nous nous sentons bien dans notre corps, nous osons des pièces plus près du corps, plus franches, plus assumées. Des lignes nettes, des coupes structurées, parfois minimalistes, parfois très affirmées, qui dessinent la silhouette et en révèlent le mouvement — quitte à laisser apparaître certaines aspérités que nous acceptons, parce qu’elles font partie de nous.


À d’autres moments, nous préférons des volumes plus amples, des matières plus enveloppantes, des coupes plus souples. Non pas pour dissimuler, mais pour déplacer le regard, souligner autrement : une taille, une épaule, une posture, une allure. Un manteau over size, une chemise masculine, une ligne plus floue peuvent être tout aussi puissants qu’une coupe ajustée.

Chaque choix vestimentaire traduit un état, une énergie, un rapport à soi.

Il raconte un mood, une intention, une manière d’être au monde à un instant précis.


Le visagisme fonctionne exactement de la même manière. Il ne s’agit pas de corriger, ni de standardiser, mais d’ajuster. De jouer avec les volumes, les lignes, les équilibres, comme on le ferait avec un vêtement. Pour que la coupe ne soit pas seulement belle, mais juste. Juste pour la personne, juste pour le moment.


Lignes, volumes, mouvement


Une coupe de cheveux est une forme géométrique dans l’espace.

Mais jamais un simple carré, losange ou rectangle.

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On ne peut pas demander « quelle coupe il me faut » ou « quelle coupe va avec mon visage » comme s’il s’agissait d’un assemblage de Lego. Et heureusement!

Ce serait terriblement ennuyeux.


Une coupe est une forme complexe, vivante, composée de multiples détails intérieurs. Des lignes que l’on peut adoucir, mettre en valeur, affranchir ou même volontairement casser, selon le message que l’on choisit d’exprimer.

Une coupe ne vit jamais seule. Elle dialogue avec le corps, avec le visage et sa structure, avec les traits et leurs caractéristiques.

Elle s’inscrit toujours dans un ensemble.


Par le jeu des longueurs, des dégradés avant, arrière ou globaux, des franges, des volumes et des masses, nous pouvons :

  • allonger ou structurer une silhouette,

  • révéler un cou, un buste, des épaules,

  • adoucir ou affirmer les traits du visage — pommettes, front, maxillaires, bouche,

  • créer une continuité naturelle et harmonieuse entre le visage et le corps.


Certaines coupes travaillent davantage la morphologie globale. D’autres dialoguent plus directement avec le visage, notamment dans les coupes courtes, où chaque ligne épouse l’expression et la personnalité.

Les cheveux longs, quant à eux, peuvent choisir la volupté, la douceur du coiffage, le mouvement et la fluidité des formes. Les franges, elles, viennent appuyer une douceur, créer un contraste, renforcer un style ou affirmer un message.


Autant de détails essentiels à prendre en considération lorsque l’on parle de coupe de cheveux, de stylisme et de visagisme.

Tout cela dépend de nombreux critères que l’on prend en compte avec précision :la nature du cheveu, l’âge, le style, le rythme de vie, mais aussi le mood du moment.


La nature du cheveu est bien évidemment centrale. Mais le langage corporel l’est tout autant.

La posture, la manière de se tenir, de bouger, d’occuper l’espace influencent profondément le message d’une coupe. Certaines coiffures dialoguent directement avec la morphologie, prolongeant le corps autant qu’elles révèlent le visage.


Couleur, nuances et intention


La colorimétrie suit la même logique que la coupe.

Elle ne se pense jamais seule.

Coupe et couleur dialoguent en permanence, se répondent, se renforcent. L’une n’existe jamais pleinement sans l’autre.

Les couleurs ne sont pas là pour corriger, mais pour révéler. Elles soulignent une ligne, accentuent un mouvement, renforcent une structure ou, au contraire, viennent l’adoucir.

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Par le jeu des contrastes, des profondeurs, des nuances et des reflets, la couleur accompagne la forme de la coupe et le mood du moment. Elle prolonge l’intention, affine le message, donne une lecture supplémentaire au style.


Une couleur peut sécuriser une ligne. Une autre peut libérer un volume. Une autre encore peut affirmer un caractère ou adoucir une expression, en parfaite cohérence avec la coupe choisie.


Le stylisme, visagisme commence toujours par l’écoute. Parce qu’avant d’être une technique, il est une lecture sensible et globale de la personne . de son visage, de son corps, de sa matière, et de ce qu’elle a envie d’exprimer, ici et maintenant.


Révéler l’instant, pas le figer


Le visagisme n’est pas une vérité universelle. C’est une écriture vivante.


Une conversation subtile entre le corps, le visage et le mood. Entre la posture, l’allure, et ce que l’on choisit de révéler, à un instant précis, à travers nos singularités.


Il ne s’agit jamais de définir une image définitive.

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Mais d’accompagner un mouvement. Une évolution. Un état d’esprit.

D’honorer un instant de vie, sans jamais l’enfermer. De laisser le style respirer, se transformer, évoluer avec nous.

Et lorsque l’on souhaite donner une direction à ce mouvement, poser des images, des couleurs, des matières, des silhouettes, des bijoux, des maquillages, des coiffures ; parfois même des rêves, des objectifs ; permet de mieux se lire soi-même.


Un moodboard, pensé pour la saison que l’on traverse et celle qui arrive, devient alors une extension naturelle de cette conversation : une manière de visualiser son univers, de clarifier son mood, et de laisser émerger, avec justesse, ce que l’on a envie d’exprimer.




Parce que le style le plus juste n’est pas celui que l’on fige. C’est celui qui nous ressemble, ici et maintenant.

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